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veilleur1
2025-10-23
Bulletin n° 22    C 2

#Principal :
culture numérique
numérique responsable
technique métier
#Secondaire :
souveraineté numérique
Interêt :
opérationnel
tactique
Média :
actu
Web
Objectif :
comprendre
savoir
Pestel+ :
écologique
social
technologique

Récemment, la décision de mettre fin au support pour Windows 10 a suscité de vives réactions à travers le monde. Alors que Microsoft continue d’orienter ses utilisateurs vers la dernière version du système d’exploitation, une part importante des ordinateurs actifs fonctionne encore sous Windows 10. En effet, plus de 30 % des PC dans le monde utilisent toujours cette version.

Cette décision a provoqué une vague de critiques, notamment pour des raisons environnementales. Avec l’arrêt des mises à jour, des millions d’ordinateurs fonctionnels pourraient devenir obsolètes non pas à cause de défaillances matérielles, mais en raison d’un choix de logiciel. Par exemple, des ordinateurs capables de fonctionner efficacement sous Windows 10 pourraient se retrouver en fin de vie simplement parce qu’ils ne reçoivent plus les mises à jour nécessaires pour les rendre compatibles avec les applications les plus récentes. Les manifestations des activistes pour le droit à la réparation Face à cette situation, un groupe d’activistes a décidé d’agir. En Belgique, devant le siège de Microsoft à Bruxelles, ils ont organisé une manifestation. Le message était clair : les mises à jour de Windows 10 doivent être prolongées jusqu’en 2030. Ils dénoncent ce qu’ils appellent une obsolescence forcée, qui incite à l’achat à répétition d’appareils toujours plus récents et souvent plus coûteux. Le mouvement Right to Repair Europe a joué un rôle clé dans cette mobilisation. Les organisateurs soulignent que l’obsolescence programmée, renforcée par les décisions des grandes entreprises technologiques, pourrait générer des millions de tonnes de déchets électroniques. À l’heure où la planète est de plus en plus affectée par les problèmes environnementaux, cette perspective est profondément préoccupante. Cristina Ganapini, l’une des figures de ce mouvement, a rappelé que des millions d’ordinateurs pourraient devenir des déchets non pas parce qu’ils sont défectueux, mais parce que le logiciel décisionnel change. Les enjeux de l’obsolescence logicielle La question de l’obsolescence des logiciels soulève également un problème de régulation. Les activistes réclament une législation plus stricte pour protéger les consommateurs et inciter les entreprises à garantir la durabilité de leurs produits. À titre d’exemple, l’installation d’un système d’exploitation récent comme Windows 11 peut nécessiter des ressources matérielles spécifiques que de nombreux utilisateurs n’ont pas. Cela signifie que les PC qui fonctionnent bien seraient voués à être abandonnés. Le débat est loin d’être circonscrit à l’Europe. Aux États-Unis, une action collective a été lancée pour contester cette décision. Les plaignants espèrent éviter que les mises à jour de Windows 10 ne cessent, promouvant une vision d’un logiciel qui doit rester accessible et fonctionnel sur des appareils toujours en état de marche. Les solutions temporaires pour les utilisateurs Actuellement, les utilisateurs qui souhaitent continuer à bénéficier des mises à jour de sécurité ont la possibilité de s’inscrire à un programme temporaire. Cela implique un coût de 30 euros pour une extension d’un an, qui couvre jusqu’à dix PC liés au même compte Microsoft. Pour ceux qui cherchent une alternative gratuite, il existe la possibilité de gagner des points via le programme Microsoft Rewards, ou d’utiliser l’option Windows Backup. Cependant, ces options ne sont pas des solutions définitives. Les utilisateurs d’ordinateurs au sein de l’Espace Économique Européen peuvent bénéficier de certaines mises à jour gratuitement, dans le cadre de la législation sur les marchés numériques. Néanmoins, les critiques s’intensifient, évoquant le risque que ces mesures ne soient qu’un répit temporaire face à une réalité inéluctable. Face à cette situation, il est légitime de se demander : que faire de nos appareils lorsque le support logicielle fait défaut ? Quels choix restituent un pouvoir aux utilisateurs dans cette ère où l’obsolescence semble être la norme ? La réponse requiert un dialogue continu entre les entreprises technologiques, les gouvernements et, bien sûr, les utilisateurs. (Il est fascinant de voir à quel point notre dépendance à la technologie façonne notre manière de penser et notre rapport à notre environnement.) Alors, quelle sera la prochaine étape pour ceux qui défendent l’idée d’un droit à la réparation, et comment les utilisateurs vont-ils naviguer cet océan d’incertitudes ? Les événements à venir vont sans doute façonner le paysage technologique et environnemental dans les années à venir.