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veilleur1
2024-11-01
Bulletin n° 14    C 2

#Principal :
exemples
inspiration
numérique responsable
technique métier
#Secondaire :
RSE
Interêt :
stratégie
Média :
actu
Web
Objectif :
comprendre
savoir
Pestel+ :
écologique
économique
technologique

La France s’impose en pionnière d’un numérique responsable en Europe, en multipliant les initiatives comme l’indice de réparabilité et les critères environnementaux obligatoires dans les marchés publics. Cette dynamique exemplaire influence déjà ses voisins et préfigure une harmonisation à l’échelle européenne. Par Barton Finn, Responsable des relations acheteurs chez TCO Development (l’organisation derrière TCOCertified, la certification de durabilité pour les produits informatiques)

L’harmonisation des législations au sein de l’Union européenne est un défi complexe, particulièrement dans le domaine du numérique. Cette difficulté à synchroniser les réglementations nationales engendre des disparités qui peuvent entraver le développement cohérent et efficace du marché européen. Malgré ces obstacles, il est intéressant de reconnaître que les avancées réalisées par certains pays membres peuvent jouer un rôle déterminant dans l’évolution globale de l’écosystème européen. En matière de numérique responsable, il semblerait bien que la France tienne un rôle majeur. La France a ouvert la voie vers un numérique plus responsable Forte d’une communauté du numérique responsable très dynamique, avec des groupes de travail tels que l’INR ou le collectif GreenIT.fr, qui n’ont pas d’égal en Europe, la France a été le premier pays de l’UE à mettre en place un indice de réparabilité pour les appareils électroniques, le 1er janvier 2021. Une initiative qui marque un tournant dans la façon dont ces produits sont achetés et consommés, en faveur d’un numérique plus responsable. Cet indice de réparabilité est une approche novatrice et initialement appliquée de manière volontaire. Mais le gouvernement a rapidement compris l’importance de rendre cette démarche obligatoire. L’objectif est d’atteindre 60 % de taux de réparation des produits électriques et électroniques d’ici 5 ans en France. Il ne s’agit pas seulement d’un pas en avant pour la France, puisque ce dispositif inspire les pays voisins, notamment la Belgique, qui a également mis en place un indice de réparabilité. Les travaux d’élaboration d’un indice de réparabilité européen pour les smartphones et les tablettes numériques devraient par ailleurs être appliquées mi-2025. En France, le secteur public est également déjà en ordre de marche depuis plusieurs années. Depuis 2020, la loi AGEC impose notamment aux administrations d’acheter 20% de leurs équipements en reconditionné. La même année, la Loi Climat et Résilience est entrée en vigueur, formalisant l’obligation d’intégrer des critères de développement durable dans les marchés publics, avec un objectif ambitieux : 100% des appels d’offres devront inclure des critères environnementaux d’ici 2026. L’année suivante, la loi REEN a ajouté une nouvelle dimension, obligeant les acheteurs publics à prendre en compte l’indice de réparabilité lors de l’achat de produits informatiques, afin de réduire l’empreinte environnementale du numérique. Ces réglementations sont cruciales pour faire avancer la lutte contre le dérèglement climatique et renforcer la résilience des organisations à son égard. En conséquence, les acheteurs sont montés en compétences et font progressivement évoluer leurs pratiques.